Paul, 17 ans, a été victime d’une violente agression homophobe à Mazamet (Tarn). L’adolescent, qui s’apprêtait à rentrer chez lui après avoir passé l’après-midi avec une amie, a été attaqué après avoir révélé qu’il aimait les garçons. Une connaissance de son amie, choquée par cette confidence, a rassemblé une dizaine de personnes, dont des adolescents et des jeunes adultes, pour « donner une leçon » à Paul. Les insultes homophobes ont rapidement fusé, suivies par des coups violents.
L’agression n’a pris fin que grâce à l’intervention d’un passant, un homme décrit comme un « Bon Samaritain », qui est parvenu à disperser le groupe. La mère de Paul, Sandy, lui exprime une immense gratitude et espère retrouver cet homme qui a interrompu cette expédition punitive.
Le calvaire de Paul ne s’est cependant pas arrêté là. Lorsqu’il est arrivé aux urgences de Castres, accompagné de son amie et de sa mère, ils ont été menacés à nouveau par un membre de la bande. Cette jeune fille les a avertis qu’un « comité d’accueil » les attendrait à l’extérieur s’ils portaient plainte. Par mesure de sécurité, Paul et ses proches ont été discrètement exfiltrés de l’hôpital.
Depuis l’agression, Paul souffre d’insomnies et vit dans la peur. « Il a l’impression de voir ses agresseurs partout », confie sa mère. La famille, bien que soutenue par les forces de l’ordre et le maire de leur village, vit dans l’angoisse des représailles. Le père et la mère de Paul sont particulièrement indignés par les déclarations de l’avocat des trois jeunes agresseurs interpellés, qui parle de « rivalité entre bandes ». Selon eux, cette justification est infondée, car Paul ne connaissait pas ces individus et ne fréquente pas Mazamet.
L’enquête, toujours en cours, cherche à identifier d’autres complices de l’agression. Le caractère homophobe de l’attaque reste retenu par le parquet de Castres, bien qu’il soit contesté par la défense. Un procès est prévu pour le 18 décembre à Castres, la famille, soutenue par l’association Stop Homophobie, se prépare à se battre contre la violence et l’intolérance.